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Show 92 CLAUD 55 LAup BALLI RFEYVR BALLI Orfévre , né a Paris d'un pere qui eftoi @ aufli Orfévre, a porté la beauté de fon Art a un degré de perg fection ou perfonne avant luy n'eftoit peut-eftre jamais arrivé, &N du moins nous refte-t-il peu de chofes & des Anciens & des MoS dernes quon puifle comparer a fes Ouvrages. 1l avoit un difcernement exquis pour prendre ce quil y a de plus beau dans I'Antique, & u e al S R genie admirable poury ajoufter de fon invention mille graces & mille beautez qu'on n'avoit point encore veués. Il commencga par I'eftude du Deflein e copiant chez fon pere les beaux Tableaux du Pouflin , & en s'exercant dan des Academies que plufieurs particuliers tenoient alors chez eux : car en c temps-la PAcademie Royale de Peinture & de Sculpture , & la Manufactur Royale des Gobelins n'eftoient pas encore eftablies. Il travailloit en mefme-temp a divers Ouvrages d'Orfevrerie ou il fe rendit f1 habile , qu'a I'dge de dix-neu ans il fic quatre baflins d'argent de foixante marcs chacun, ou les quatre ige du monde eftoient reprefentez. Comme ces {ujets fourniffent d'eux.mefmes d tres-belles idées, & qu'il {ceut les mettre dans leur plus beau jour , on regarda ces quatre baflins comme quatre chefs-d'ceuvres , & ils furent trouvez beaux que quelque temps aprés on les fic dorer. Le Cardinal de Richelieu le ayant achetez , Ballin fic quatre vafes a I'antique du mefme deflein que le baflins pour les accompagner, & rendre l'affortiment complet. Sarrafin excel lent Sculpteur de ce temps-1a, eftonné de la capacité d'un homme aufli jeun que Ballin T'eftoit alors , luy fic cifeler plufieurs bas-reliefs d'argent, & entr autres les{onges de Pharaon qui {font d'une beauté finguliere Il fic d''or ¢maillé la premiere épée & le premier hauffe-cou que le Roy portez , & le Chef de S. Remy que Sa Majefté donna i I'Eglife de Rheims la ceremonie de fon Sacre. On voit dans pluficurs Eglifes de Paris, de mefm qua S. Denys & a Pontoife , des Ouvrages de fa main , tous d''une beauté d'une elegance qui n'auront peut.eftre jamais d'égale. 1l a fait un miroir d'o de quarante marcs pour la Reine Anne d'Auftriche, que le Roy garde encore. 11 feroit a {fouhaiter que tant d'autres Ouvrages qu'il a faits pour le Roy {ous les ordres de Monfieur Colbert Surintendant des Baftimens , fuffent encore en nature. Il y avoit des tables d'une {culpture & d'une cifelure fi admi.rables, que la matiere toute d'argent & toute pefante qulelle eftoir , faifoic peine la dixiéme partie de leur valeur. Ceftoient des torcheres ou de grand gueridons de huir a neuf pieds de hauteur, pour porter des flambeaux ou des gi randoles, de grands vales pour mettre des Orangers , & de grands brancard -_- =YY W T eftre une deschofes du Royaume qui donnoient une plus jufte idée de la gran "l tous Ouvrages dont la magnlficence? ] elegapce & le bon.goui'c eftoient peut P \H‘JN i pour les porter ou on auroit voulu , des cuvettes, des chandeliers, des miroirs deur du Prince quiles avoir fait faire. Ils ont efté fondus pour fournir aux depen{es de la guerre. Nous avons perdu par la un des grands ornemens de noftr |