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Show JACQUE DAVY D CARDINA PERRO T O MM E le Public a vi avec plaifir le Cardinal de Richelieu l =i tefte des Hommes Illuftres de ce fiecle dans le premier volum 'oe,que nous en avon donné , on croit quil ne fera pas faché d voir le Cardinal du Perron occu per la méme place dans ce {econ = volume. Ce font deux perfonnages d''un merite trés-éminent, qui feront todjours diftinguez pour les fervices qu'ils ont rendusi leur Prince a leur Partie , & a la Religion Jacques Davy du Perron, éroit iffu des nobles maifon du Perron Crete ville & de Lanquerville , dans la baffe Normandie. 11 naquit le 25. Novembr 1556. de Parens Calviniftes, qui pour n'eftre pastroublez dans'exercicedeleu Religion fe retirerenta Genev,e& s'écablirent enfuite dansles Eftats de Berne Son Pere Gentilhomme de beaucoup d'efpric & fore fcavant luyappric luy-méme la langue Latine & les Mathemariques jufqu'a I'dge de dixans. Le jeune d Perron apprit enfuite tout feul & de luy-méme la Langue Grecque®, & la Philo{ophie, ayant commencé cette double étude en méme temps par la Logiqu d'Ariftote. De la il paffa aux Orateurs & aux Poétes quil {e rendic trés f miliers , & dont la leture augmenta merveilleufement les ralens extraordina re quiil avoit pour 'Eloquence & pour la Poéfie. Enfuite il sappliquaal langu Hebraique, qu'il appric feul jufqu'a la lire fans points avec facilité. La P i ayant éte faite en France il y revint avec fes Parens. Son merite luy gagn d'abord I'amiti¢ de Philippes Defportes Abbé de Tyron | excellent P éte , qu le fit connoitre ala Cour & au Roy méme. Dans ce temps du Perro ayant avec application la Somme de Saint Thomas, les Peres de Eglif , & particulierement Saint Auguftin, il reconnutles erreurs dela Religion qu'i profefloit il en fic aufli-t6c abjuration , & quelque temps aprés il embrafla I'éea Eccle {1aftique. Ces deux démarches luy attirerent de grands reprochesd la part de Calviniftes ; mais dans toutes les conferences quil eut avec eux i les confondi tolijours , & €crivit contre eux plufieurs ouvrages qui luy acquirent u e grand reputation. Il avoit une fuperiorité de genie | qui jointa la bonté de l cauf quiil deffendoit, le rendoit tolijours viGtorieux. Le Roy le choifi pour fair 1'Oraifon funebre de I'llluftre Reyne d'Ecofle Marie Stuart. 1 tira des larme de toute 'affemblée. Son éloquence avoit déja paru dans I'Oraifon funeb e d Ronfard , qu'il pronong au College de Boncour. La Chapelle ou I'a&ion f devoit faire fe trouva fi pleine d'auditeurs quand il y arriva , qu'il ne put y en wrer. Il pric le parti de &arler dans la Cour de deflus le Perro qui monte 2 l Chapelle. Il parla Iépéeau coeé , caril n'éroic pas encore engag dans les Or dres facrez. Sa voix ¢roit fi nett& efi fonore , que de deflus les toi s méme o il y avoitdes Auditeurs, on n'en perdoit pre{que pas unefeul parole. Cette Oraifon funebre eft imprimée avec les ceuvres de Ronfard , o elle recoit un nouve éclat par la comparaifon qu'on ne peuts'empécher d'en fai e avec les ouvrage 5 i T Ty de ce Poéte. On ne peut comprendre comment un homme du temps de Ron |