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Show 3 --------- JEA BAPTIST MINISTR % L E COLBER SECRETAIR DESTAT E Cardinal Mazarin dit au Roy en mourant quil eftoit infiniment redevable a Sa Majefté; mais quen luy donnant Monfieu Colbert pour le fervir en {a place, il croyoit reconnoiftre par l toutes les graces qu'il en avoit receués. Ce Cardinal {cavoit par faicement ce quiil difoit | ayant vii de quelle forte Monfieur Col bert avoit reftabli fes affaires depuis le temps qu'il luy en avoir confié la conduite. En I'année 1661. le Roy l'appella dans fon Confeil & luy donna tout I'adminiftration de {es Finances , avec la Charge de Contrdleur General ;cell de Surintendant ayant eft¢ fupprimée. Cette adminiftration avoir efté jufqu'alors enveloppée d'une obfcurité impénetrable, & les plus habiles de ceux qu sen cftoient meflez n'avoient peu venir a2 bout d'en débroiiiller le chaos : I s'y appliqua avec tant de {oin & de fuccé que ‘ces melmes Finances fon devenués dans la fuite ce quil y a de plus clair & de mieux regle dans l Royaume. Le Roy qui reconnut dans ce Miniftre un genie fuperieur 2 toute les affaires dont il eftoit chargé, quoyque tres_difficiles, y joignit de nouvelle occupations en le faifant Surintendant de {es Baftimens Il commenca a exercer cette Charge en I'année 1664. & la premiere chof quil fe propofa fut d'achever le Louvre , & fur tour d'en conftruire la fac principale. Il en fic faire des defleins par tous les'habiles Archirectes de Fran ce & d'Tralie ; & comme il avoit conceu beaucoup d'eftime pour le Cavalie Bernin , il le fit venir en France. Cependant le' deflein de ce fameux Archi tecte, {ur lequel on commengaa jetter quelquesfondemens | ne fur pas {uivi &ilen fut prefenté un autre plusbeau & plusmagnifique qui a eft€ executé. L'amour que ce grand Miniftre avoic pour les'beaux Ares | IArchite@ure la Peinture & la Sculpture ;& fon bon gouft quiluy en faifoic connoiftre tou tesles beautez , les ficarriver en quelque-forte aleur derniere perfection pendan le temps de fa Surintendance : Mais comme il eftoit perfuadé que les beau Ouvrages de I'efprit font encore plus d'honnéur aux Eftats & aux Princes qu les Baftimens les plus magnifiques, il porta'Sa Majefté 3 faire des gratifications aux Gensde Lettres , non {eulement du Royaume , mais'de toute I'Furope Ces grarifications montoient tous les'ans A 'de tres-grandes fommes | &iln' avoit point de Scavant d'un merite diftingué , foit dans-TElogquence ; foir dan la Poefie, foit dans les Mathematiques , quelque éloigné qu'il fuft de la France quelles n'allaflent trouver chez luy par-des Leteres de change: Ayant aufl confideré qu'il {e prefente fans cefle mille chofes 3 faire pourla gloire du Ro qui demandent d'eftre faites avec efpric, comme des Medailles | des Devifes des Infcriptions & des Defleins de-divers Monuméns publics 5 il forma dé 'année 1663. une petite Academie pourtravailler ces fortes d'Ouvraces En 1666.lc Roy luy ayant ordonné de formerl'Academie Royaledes Sciences illa compofa des plus habiles gens qu'il put trouver ddns e Royaume & dan les Pays eftrangers, & illeur obtint du Roy des penfions confiderables. 11 voulu |