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Show 27 BLAIS FRANCOI COMT S Y S Z C P D PAGA ad N doit {cavoir gré a ceux qui poffedant parfaitement un Art il veulent bien communiquer au Public la connoiffance quils e g8 ont & luy faire part de leurs lumieres , fur tout sils et joint l 8 /i praciquea lafpeculation, & s'ils peuvent appuyer leurs precepA3 tes par leurs exemples ; c'eft ce qu'a fait celui dont nous parS |ons. 1] avoitun genie propre a reiiflir en toutes chofes; de for re que l'ayant tourné tout entier du cété dela Guerre, & particulierement ver la partic qui regarde les Fortifications, il n'eft pas croyable quel progrés il fait dans cette Science , s'y érant appliqué dés fa plus tendre jeunefle. Il fcavoi les Mathematiques, non feulement au dela de ce qu'un Gentilhomme qui veu s'avancer par les armes en aprend ordinairement , mais au dela de ce que le Maiftres qui les enfeignent ont accotitumé d'en fcavoir. 1l avoit une fi grand ouverture d'efprit pour ces {ortes de Sciences, quil les apprenoit plus promp tement par la {eule meditation c{].ue par la lecture des Auteurs qui en traitent aufli employoit-il moins {on loifir a cette lecture qu'a celle des Livres d'Hiftoire & de Geographie, dontla meditation ne peut donner aucune connoiffance quelque genie qu'on puifle avoir. 1l avoit fait encore une eftude particuliere d la morale & dela politiqu deforte qu'on peut dire qu'il s'eft en quelque fago dépeint dans fon homme heroique,& qu'il s'eftoit rendu l'un des plus parfait Gentilshommes de fon temps. Le feu Roy en eftoit fi perfuadé, qu'on luya plu {ieurs fois entendu dire que le Comte de Pagan eftoitun de plus honneftes des mieux faits, des plus adroits & des plus vaillans hommes de {on Royaume Il naquit en Provence le 3. Mars 1604. & dés I'ige de douze ans il embrafla l profeflion des Armes 2 laquelle il fut élevé avec un foin extraordinaire. 1l { trouva en l'annce 1620. au Siege de Caén , au Combat du Pont de Cé, &3 I reduction de Navarreins & dureftedu Bearn, ou il fe fignala & s'aquit une re putation au deflus de celle d'un homme de fon dge. L'année d'aprés il fe trouv aux Sieges de S. Jean d'Angely, de Clerac & de Montauban , ou il perdit I'ei gauche d'un coup de Moufquet. 1l fit 4 ce Siege une autre perte qui ne lui fu pas moins fenfible qui fut celle du Conneftable de Luynes quiy mourut d pourpre. Ce Conneftable eftoit fon parent fort proche & fon Protecteur3 I Cour , ou il 'avoit attiré & fait connoiftre {fon merite Au lieu d'eftre decourag par c malheur | il repri des forces & un flus grande confiance quil iroit loin dans fa Profeflion , fe perfuadant qu a Providence ne l'avoit confervé que pour le favorifer de nouvelles graces. Il n'y eut depuis ce temps-la aucun Siege , aucun Combat ni aucun occafion ou il ne fe fignalit par quelque, action ou d'adrefle ou de cou. rage. Au paflage des Alpes & aux barricades de Suze , 1l fe mic 2 la tefte de Enfans perdus, des Gardes & de la plus brave Jeunefle | & entreprit d'arriver le premier a l'attaque par un chemin particulier , mais extrememen dangereux, ayant gagné le haut d'une Montagne fort efcarpée. La ayant cri |