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Show e et o r- JEA PIERR CAMU EVESQUE DE BELLE EaAnPrerr Camus fut nommé i 'Evéché de Belle alle| par Henry IV. en l'année 1609. & fur facré le 50. Decembr (i de la méme année par Saint Francois de Sales. Ce fit-un veri &6l cable Evéque de quelque c6té quon le regarde , {oit" pourf Ji§ {cience , particulierement dans les matieres Ecclefiaftiques , {oi SOREAUIN pour fon zelea inftruire le temps que la conduite 'de fon Diocef des livres pour I'édification des Fideles , o 3 convertir les ames , donnant tou luy pouvoit laiffer | ou 3 compofe a prefcher avec une ardeur & un charité qui attiroit & touchoit tout le monde. Son zele s'alluma particuliere ment contre la faineantife & la morale relichée de quelques Moines de fo temps ; & il ne cefla de déclamer contre eux |, & de vive voix, & par des livre prelque fans nombre. Le Cardinal de Richelieu prefl¢ & perfecuté par ce Moines , d'obliger ce bon Evéque a ne plus prefcher ny écrire contre eux , tir parole de luy , qu'a I'avenir il les laifleroit en repos , & luy dit ces paroles: J ne trouve aucun autre deffaut en vous, que cet horrible acharnement contr Je Moines , & fans cela je vous canoniferois. Monfieur de Belley que fa grand pieté n'empéchoic pas d'éure fort agreable dans fes reparties » luy répondi Plic a Dieu, Monfeigneur , que cela piic arriver , nous aurions l'un & I'aucr ce que nous {ouhaitons, vous{eriez Pape , & je ferois Saint Il écrivoit avec une facilité incroyable ; & le nombre des Livres qu'il a compolez eft éronnant. Son ftyle quoyque peu chitié , plaifoit dans ce temps-1 & on aimoit la_hardiefle de {es métaphores quoy qu'un peu entaflces les une fur les autres , a caufe de 'abondance agréable des images qu'elles forme t & du grand nombre de chofes qu'on y apprend touta la fois Dans ce temps les Romans vinrent fort 2 la mode ce qui commenc pa celuy de I'Aftrée, dont la beauté fit les délices & la folie de route la Franc méme des Pais écrangers les plus ¢loignez. L'Evéque de Belley ayan confideré que cette le¢ture éroit fort contraire 3 efprit du Chriftiani{ e| & qu rempliffant I'efpric des {entimens de Pamour profane, elle étoit u obftacl au progres de I'amour de Dieu dans les ames : mais ayant confider en mefm temps qu'il eftoic comme impoflible de détourner les jeunes gens d''un amu{ement{1 agreable & {i conforme aux inclinations de leur age , il cherch le moyens de faire diverfion, en compofant des hiftoires ou il y elt de I'amour & qui par la fe fiffent lire ; mais qui élevaffent infenfiblement l cceur 3 Die parles {fentimens de pieté qu'ily inferoit adroitement , & par les cataftr phe chreftiennes de toutes leurs avantures : car toujours I'un o lautre des Amans ou tous les deux enfem la et confideré le néant des chofes du monde Jl , a malice des hommes, le peril que I'on court fans cefle de fo falut , €N marchant dans les voyes du fiecle | prenoient la refolution d fe donner entiere ment a Dieu, en renoncant a toutes chofes , & en embraffan la vie Religieufe Ce fut un heureuxartifice que fon ardente charité quile rendoir rour 3 tous, lu |