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Show zo -ARLEQUIN Qui vient, fuivant les loix, Seigneur, tous les mpis dans cette Ifle Faire le portrait de nos Rois. Le Peintre eft un homme qui paroit age de cent ans. 11 I'appuie fur un baton , & ne rnarche qu'avec bcaucoup de peine. Il a fur ledos fonchevalet & une grande^ile pour faire le portrait du Roi. Arlequin fe met a rire en le yoyant, & fe mo-quede lui. L c Peintre s'cn appercevant, lui dit: Le PEINTRE. AIR *• ( ®L3*nd le perd eft agreable) Depuis cent ans dans cette Ville, Jepeinsles Princes trait p?ur trait Sgachez que• fai fait le portrait '/ D u premier Roi de rifle. ARLEQUIN. AIR 12. (Amis, fansregrettcr Paris) Bon-homme, fe crois en eflfet, Que vous l'avez pu faire; yous pourriez bien m e m e avoir fait Celui du premier Pere. Le Peintre drefle fon chevalet, & pofe fa toilc deffus. Il place dans un fanteuil Arlequin, qui fc leve auffi-tc*, & fc tient V J % ROI DE SERENDIB. z% les pieds en haut. Le Peintre met fes lunettes , & s'apercevant de la fituation ou eft Arlequin, i! lui fait figne de fe tenir de-bout aupres de lui. Arlequin, des que le Peintre a k dos tourne, lui tourne auffi le dm, en ie mettant la tete en bas, & fe tenant fur fes mains. L e Peintre" vient pour l'examiner, & pofe fa t£te entre les jambes d'Arlequin , qui lui fait tomber fon cha-peau & fes lunettes. L e Peintre ie fait met* tre derriere fon chevalet, de forte qu'Arle-quin a le meqton fur la toile. Il fait tomber * fon turban fur la main du Peintre. Cepen-dant, malgre tous les lazzis d'Arlequin, la toile etant enduite de blanc d'Efpagne, le Peintre ne fait que la froter, & le portrait d'Arlequin, qui eft deflbus, fe decou-vre. II le montre au nouveau Roi, en lui difant d'un air de confianee: LePElNTRB; AIR JI, (La farldendami) Vous voyez qu'il ne manque rien J Seigneur, a m o n ouvrage: A cent ans je peins auffi bien LQu*a la fleur de m o n age. ARLEQUIN.1 * Je fuis content de toi, barbon, |