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These two images were published in La Nature, no 679 (5 Jun 1886), to accompany the ninth installment of Albert Tissandier's "Lettres d'Amérique", the top one, engraved by A. E. Tilly, as figure 1 (p. 8) with the caption "La tuerie des cochons à Chicago (D'après nature, par M. Albert Tissandier.)" http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.27/12/100/432/0/0 and the bottom one, engraved by E. A. Tilly (from a finished work by Gilbert, based on Tissandier's rough sketch?), as figure 2 (p. 9) with the caption "Traitement des cochons dans la piscine d'eau bouillante, à Chicago." http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.27/13/100/432/0/0 The same two images appear in Albert Tissandier's book Six mois aux États-Unis : voyage d'un touriste dans l'Amérique du nord suivi d'une excursion à Panama (Paris : G. Masson, [1886]), the top one as figure 59 (p. [205]), engraved by A. E. Tilly, with the caption "La tuerie des cochons, à Chicago (d'après nature)" and the bottom one as figure 60 (p. 209) with the caption "Traitement des cochons dans la piscine d'eau bouillante, à Chicago, d'après nature". Associated text (p. 204-208): "Parmi les nombreux abattoirs des stock yard's, c'est l'établissement Armour and Co le plus considérable. L'usine a un tel développement qu'on a de la peine à comprendre tout d'abord son importance. Construite toute en bois et faite sans doute peu à peu, on n'a jamais songé à exécuter un plan d'ensemble; tout a été bâti à la hâte et suivant les besoins du moment. C'est un véritable dédale de hangars et de salles énormes, communiquant de manières diverses par des couloirs, des escaliers, des ascenseurs, des ponts suspendus sur des ruelles, où passent les ouvriers, où circule le chemin de fer. On ne pourrait jamais se retrouver sans guide dans ces immenses bâtiments. M. Cudahy, le directeur, a bien voulu me donner toutes les permissions nécessaires et me faire accompagner par un jeune employé dans tous les détours de son étonnant établissement. Il est impossible d'être plus aimable et plus obligeant pour un étranger. Dès l'entrée dans les abattoirs, on va visiter premièrement la salle où l'on tue les cochons. Ils arrivent un par un dans les compartiments indiqués ci-après (fig. 59); des chemins bordés de planches les ont conduits jusqu'en cet endroit, hors des parcs situés dans les stock yard's où ils étaient enfermés. Un homme les saisit par les pattes de derrière et enfonce dans l'une d'elles un crochet, garni d'une longue chaîne. Un autre homme placé sur la galerie supérieure tire à lui la chaîne et le cochon. L'animal est suspendu ainsi par un pied et pousse des cris épouvantables. Ses compagnons répondent par de véritables hurlements, mais la besogne n'en marche pas moins rapidement. La chaîne au bout de laquelle est pendue la victime roule par le moyen d'une sorte de galet le long d'un rail horizontal. Le porc glisse ainsi jusque dans les mains de son bourreau qui, presque nu, couvert de sang, lui enfonce un large couteau dans la gorge. Le sang coule à longs flots, l'animal ne crie plus, mais on voit les dernières convulsions de son agonie. Le bourreau, d'un léger mouvement, fait glisser le long du rail le cochon égorgé, il s'empare d'une autre bête et ainsi de suite. Il peut en tuer sept environ en une minute, cinq cents en une heure. On ne peut regarder cette scène de tuerie sans une certaine horreur. Les cris des animaux et les flots de sang vous font éprouver une sensation de dégoût, un malaise indéfinissable; cependant lorsque, le lendemain matin, je revenais dans cette salle pour dessiner à loisir, j'étais surpris de voir que cette impression était déjà fort diminuée. Le bourreau est venu causer avec moi, pendant un moment de repos, et mon étonnement a été à son comble de voir que cet homme encore couvert du sang de ses victimes, vêtu à peine de quelques vêtements, avait une figure distinguée et douce. Il me fit discrètement quelques questions, et lorsqu'il sut que mes croquis étaient destinés à un livre sur l'Amérique, il me parla alors absolument comme le ferait un gentleman instruit et intelligent. Ses aides paraissaient être comme lui, ils m'entouraient et me demandaient des détails sur les abattoirs de Paris, puis sur notre grande cité elle-même. Ces ouvriers américains ne sont décidément pas comme les nôtres; leur éducation est supérieure, ils m'ont fait oublier que j'étais dans le sang et au milieu de malheureuses victimes. Les porcs égorgés et pendus comme je viens de le dire disparaissent ensuite sous un compartiment de bois pour entrer dans une piscine d'eau bouillante (fig. 60). Là des hommes armés de longues piques leur font subir un premier lavage. Une sorte de cuillère analogue à une grille courbée, de la largeur de la piscine, recueille ensuite chaque animal et le dépose en faisant un demi-tour sur une plaque de marbre." |