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Show *868.] LETTER FROM PROF. LESSONA. 255 J Genes. Elle abonde sur les montagnes qui environnent la ville comme un amphitheatre. De ces montagnes coulent des petits cours d'eau sur la ville et a la mer. Les cours d'eau sont parfois des torrents pendant les orages, plus souvent ils sont a peu pres sees; mais il y a toujours dans le parcours de leur lit quelque concavite qui conserve de l'eau limpide, avec vegetation, larves d'insectes, insectes aqua-tiques. Les montagnes ne sont pas boisees. " Les Salamandrines se tiennent cachees non loin des ruisseaux, sous les pierres, dans la fange humide. Elles sortent les jours plu-vieux, le printemps et l'automne. " O n ne les voit pas l'ete, meme pendant les pluies d'orage, qui d'ailleurs sont tres-rares a Genes dans cette saison. L'hiver elles sortent quelquefois pendant les journees belles et tiedes, qui ne man-quent pas meme au mois de Janvier. " O n pourrait done dire que la Salamandrine a une sorte de som-meil lethargique l'ete, et pas l'hiver. Mais a ce propos on peut ajouter que le sommeil lethargique d'hiver des Salamandres n'est peut-etre en general ni tres-profond ni tres-constant. Les tritons nagent dans les etangs aux environs de Turin, et les femelles ont le ventre rempli d'ceufs, au commencement de Mai, m e m e quand l'hiver a ete tres-rigide. Une Salamandra maculosa a ete vue a Lanzo, localite froide dans les x\lpes en Piemont, courir sur les montagnes le 8 Janvier, tandis que la neige tombait en abondance. " Le Salamandrina perspicillata donne la chasse aux fourmis, aux petites araignees, dont elle fait sa nourriture. " Des les premiers jours du printemps, au commencement du mois de Mars, elle va a l'eau pour deposer ses ceufs; on trouve alors plusieurs femelles dans les ruisseaux, aux endroits ou les concavite's du lit maintiennent les eaux. Les premieres arrivees choississent les endroits meilleurs; c'est a dire les parois des roches qui tombent en l'eau du cote oppose a celui par lequel les eaux s'ecoulent de la concavite ; la, les ceufs attaches a la roche ne peuvent etre entraines par les eaux, meme pendant les averses. Une fois les bonnes places prises, les Salamandrines retardataires attachent leurs ceufs ou elles peuvent, aux pierres, aux branches et aux feuilles seches submergees. Tres-souvent ces ceufs sont emportes, en grand nombre, a la mer par les averses. Quelquefois, mais beaucoup plus rarement, il arrive que les eaux se dessechent tout-a-fait, et les ceufs sont encore perdus. " Les femelles seules des Salamandrines vont a l'eau; jamais on n'y rencontre un male. La fecondation se fait done hors de l'eau, et interieurement. Les ceufs pondus sont entoures de matiere semblable a celle des ceufs de grenouille, et presentent, sans beaucoup de difference, les memes modifications, sillonnement, developpement, &c. Le de'velo'ppement de l'ceuf dure de vingt a vingt-deux jours. Le tetard commence a faire quelque mouvement des le dixieme ou douzieme jour, et fait des mouvements frequents les derniers jours. A peine sorti de son enveloppe glaireuse, il tombe au fond de l'eau, epuise, couche sur le lit du fleuve. II reste de cette maniere, sans g-uere se mouvoir, a peu pres deux jours. Si on le touche il nage |