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Show *z LE CELIBATAIRE; Qui fe charge au hafard , d'en rendre un autre heureux. C'eft bien afiez , lelas ! pour nos forces bornees , D'avoir a foutenir nos propres deftinees , Oui , Ton eft peu fenfe , lorfqu'aux pieds des Autcls On va comber fon front fous des ncends eternels , Et , du moment qui nait , a pen e etant le maitre * On ne peut garantir le moment qui doit naitre ; ( Voyant que fon oncle defaprouve. ) C'eft une opinion , c'eit la mienne : apres tout ; L'attrait feul nous decide , & chacun foit fon gout ; Sauf l'egard que je dois a ces rceuds qu'on renommc ± On peut , fans etre epoux , etre fort honnete homme. W o n cher Oncle ; d'ailleuis , pourquoi vous plaindre ainfi ? Contre ce chaftc Hymen , j'ai beau m'etre endurci , Je le vois quclquefois fans qu'il me fcandalife. Te Comte , par exemple , eft un choix que je prife , Fait pour votre Pipille : eh bien ! moi , je confens Qu'ils s'embarquent toi.s deux fur Ja foi des fermcns & Ce bonheur , contre qui mon ame eft revoltec , Eft ; je le vois , le feul qui foit a leur portee. Vetfeuil eft juftemcnt l'homme qu'il nous falloit ; Verfeuil , aux qualites , joint la grace qui plait.... Mais , cet Hymen conclu , j'en puis empecher mille ; Et c'eft au moins , Monfieur , un mcyen d'etre utile. MONTBRISSON. Puifque ton cceur s' ppofe a mon plus chcr efpoir , Et qu'enfin tu le veux , il fau! bien le vouloir. T E R V I L L E JVTon Oncle , faites plus ; contentez mon envie : N'en affurcz pas moins votre bien a Julie ; Ce fera m'ennchir qi.e de lui tout donner. MONTBRISSON. Comment \ T E R V I L L E. Ce cceur fi froid voi droit la couronner. MONTBRISSON. De 1'heroifme , allons... mais Vetfeuil doit dependre. T E R V I L L E . Son Oncle a vos defirs ne pourra que fe rendre. MONTBRISSON. Quel eft-il I H TERVILLE. Sainge'rans. M O N T B R I S S O N. Quoi / ce fou furanne , . Vieux garcon bien oifif qu'on croit bien fortune , Dameret femillanr dans un corps tout dcbilc. Qui p-omene a grand frais fon afthmc par la ville , £t chlz qui , mulgte 1 age appcfanti fur lui, C 0 ME D 1 E. *3 r A nup le vice St 1 ennui. Tucn n'eft encorprotondRq.1ejleLV^e Lui-meme. MONTBRISSON. . II nous arrive; il vient de mcleenre; Pnabefoindeluhqu^ienne.^ On peut en nre \ II vous amufera. MONTBRISSON. Non pas allurement : Mais ie me munirai de fon confentement. T E R V I L L E . II ignore done tout 1 5 MONTBRISSON. Oui ; du moins je le penfe. Sa Lettre dit qu'il veut renoucr connoirlunce. T E R V I L L E . Ou peut etre Verfeuil ? ceci va le charmer , Connoirfant mieux Julie.... ah ! comme il doit l'aimer ! MONTBRISSON. Je 1'ai laifle tantot feul avec la Marquife. TERVILLE , gaiment & legeremtnt. Comment , feul avec elle ! Ik Julie autorife.... Elle eft done de rctour ? MONTBRISSON. Eh ! mais, apparemment. T E R V I L L E. Et Verfeuil la connoit \ MONTBRISSON. Beau coup* T E R V I L L E . Infinimcnt , Cela m'en a tout Pair.... la Marquife l'eftime 3 MONTBRISSON, s'impatient ant. Oui , oui. T E R V I L L E. Je vois d ici quel interet i'anime. C a part. ) II ne pcrd pas fon temps. MONTBRISSON. L'eloRc qu'elle en fait. M a meme pour Verfeuil prevenu tout-a-fait. J'honore cette femme , on ne peut davanra^e ; La fageffe indulgente eft fon heureux partagc* T E R V I L L E . Et fe connoiffent-ils depuis long-temps ? MONTBRISSON. T > r • Ma fol , Jc n en fa.s rfcn du tout ; tu te moqucs dc moi Avec tcs quefticns. ^ |