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Show *e> LE CEI1BATAIRE, SCENE It I I. M O N T B R I S S O N , T E R V I L L E. TERVILLE , ( la fuivant des yeux. ) \£ Ue j'aime ce maintien , cette grace touchante.' Je la trouve embellie , St fa candeur m'enchantc. MONTBRISSON. Eh bien ! pour tc fixer , que te faut-il de plus 1 T u vantcs fes appas, tu crois a fes vertus , Et fouhaites qu'un autre en foit depofitaire ! Obeis a ton cceur , cede au mien qui t'eclaire. M a fortune eft fa dot. T E R V I L L E . A quoi bon infifter. Sur ce que je ne puis ni veux accepter? M O N B R I S S O N. C'eft ce dont je me plains , & c'eft ce qui m'arrete, Car mon premier deiiein roule encor dans ma tctei Ton hymen.... T E R V I L L E . Ah .' de grace , oubliez ce projet. Pour vous en detourner , n'ai-je point aftez fait ? Quand j'etablis Julie & m'empreile pour elle , Je dois etre a 1'abri d'tine inftance nouvelle. MONTBRISSON. Mais , tu Faimes , dis-tu ? T E R V I L L E . Comment faire autrement ? Sans doute elle m'eft cherc. M O N T B R I S S O N , ( avec impatience. ) Efprit inconfequent ? Je n'entends rien encore au motif qui te guide, Tout dans elle te charme.... un travers te decide Confulte le bon fens. ^ Tr T T _ T E R V I L L E. Fh ! lui feul eft ma loi. MONTBRISSON. Tl tc dit n'eft-ce pas , qu'il faut vivre pour foi, Ce quon nomme penchant , I'appeller tyranme , fifti" £" rSan^mme3 f$$W -J. S r X r - f f c * Part qui n;a plus rien d - ? T E R V I L L E . . . II me dit d'etre heureux , ou de thereto.a lew , In garde contre moi.de m'en, rendre lemo<r= , D'etfe libre fur.tout , de cra.ndre & d evitet V„ ferdeau que l'on P'«* P ° « "' £ ' V " J'ai calcule les maux pefe les wantages. Revcr fur le bonheur eft l'etude des fages, C ° M I? M?nW . vous .lea '• fe fut auffi la mienne.- « - eonrentiet. M iT\e le prouvcrois li "ou.s y lrtS-fenfibl« ; Mais p. "- r> rffiir : u elt ne > we/as?".! r«£' •: Fat pour croire a icur\eiU , J voPulai. o". l'en X 6 f f S mes depens . Mais I'epronva. bientot . & u ftnt^cns. Que le ton de nos mceari » lM U g e „ . ° n (l *arg ented'aSe " de 4 lorgueil de PW*. I Je m'epargne on, ctag*. l£« mon jafte effiro.. ^^^r^n^mirde'dOpendredemo, la p,udence a «£*-y^soN. Quelle bifarrene .' D c ta faufle raifon , que ^™<£jg?t ^,^r|m^Sv:;^tdd,bono;er, Ah Dicu « que dites-vous , q ue c'eft mal me connoitre I Nul autre plus que moi ne les aimc peut-etre. J'appreciai toujours leur commerce enchanteur , Delices de l'efprit & le befoin du cceur. L'Amant pique s'en plaint , le fot les calomme. Pour moi, je leur devrai le charme de ma vie. Mais pourquoi fous le joug languir empnionne ! Pour etre delicat, faut-il etre enchaine ? Un encens libre & pin eft bien plus fait pour elles. Quel qu'il foit , Pefciavage a des fuites crueiles i II amenc les torts , les langueurs , les degouts. Pour devenir tyran , il fuffit d'etre epoux. Mills excmplcs fameu* ont trop iu nous l'apprendre. L'hommc , arme du pouvoir , neglige d'etre tendre : Imperieux Ik froid , meme au fein des dcHrs , En acqucrant des droits , il perd tons fes plaifirs. MONTBRISSON. Illufion d'un cceur qui s'abuft iui-meme ! T R H V I L L F. Ah ! c'eft un fentiment beaucoup plus qu'un fyfteme. Je ris d'un etre vain , inquiet , foucieux , |