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This image, engraved by E. Tilly, was published in La Nature, no 964 (21 Nov 1891), as figure 4 (p. 393), to accompany Albert Tissandier's article "Souvenirs d'un voyage autour du monde : l'Océan Pacifique et Vancouver, Montréal et Québec", with the caption "La neige dans une petite rue de Québec. Hiver de 1890. (D'après une photographie.)" http://cnum.cnam.fr/CGI/fpage.cgi?4KY28.37/397/100/534/0/0 The same image appears on p. 291 of Albert Tissandier's book Voyage autour du monde : Inde et Ceylan, Chine et Japon, 1887, 1890, 1891 (Paris : G. Masson, 1892), with the caption "La neige dans une petite rue de Québec. - Hiver de 1890. (D'après une photographie.)" Associated text (p. 291-292): "Avant de revenir en France, je ne pouvais manquer de me rendre à Québec, la vieille capitale française du Canada, et, malgré le froid intense qui régnait sur les hautes falaises (25° au-dessous de zéro) sur lesquelles elle est construite et qui dominent le Saint-Laurent, je désirais la visiter en détail. Dans plusieurs de ses petites rues pittoresques, la circulation était interrompue souvent par des amoncellements de neige énormes; d'étroits sentiers taillés le long des maisons en permettaient l'accès. Mon traîneau est conduit par un cocher français qui semble heureux de mener un compatriote. Je vais ainsi au château fort, pour jouir de la vue d'un des plus beaux panoramas qu'on puisse voir, celui du Saint-Laurent et de la rivière Saint-Charles couverts de glaçons, ayant pour cadre les campagnes grandioses couvertes de plus de deux mètres de neige; puis, sortant de la ville, je suis conduit à 8 milles de distance, aux chutes célèbres de Montmorency qui, à ce moment de l'année, ne forment plus qu'un superbe amas de glaçons superposés. Une partie des eaux de cette cascade est utilisée comme force motrice pour une scierie et en même temps pour donner la lumière électrique à la ville de Québec. Un petit restaurant est installé auprès des chutes, c'est un rendez-vous permanent en toutes saisons pour les promeneurs. Le jour de ma promenade était celui de Noël, aussi un grand nombre de jeunes Canadiens s'y trouvaient-ils en fête. Beaucoup de ces messieurs parlaient français; leur gaieté et leur entrain m'auraient prouvé d'ailleurs leur origine française et nous ne tardons pas à causer ensemble. Malgré les années passées, l'influence anglaise n'a rien pu modifier ni rien détruire dans le caractère du Canadien français. Le souvenir de la patrie mère reste au coeur de l'habitant, qui conserve avec le même culte toutes ses idées et ses grands sentiments. Il ne ressemble guère au Canadien anglais. Deux journées passées à Québec réconfortent un Français qui depuis onze mois était privé, sauf de rares exceptions, de la compagnie de personnes véritablement sympathiques à son pays, mais on ne peut toujours errer par le monde; le retour s'impose. Je devais gagner New-York, rester plusieurs jours encore auprès de quelques bons amis américains et revenir enfin en France par le beau navire la Bretagne." |