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Show pre'cédents se sont échangés entre Londres, Pe'trograd, Berlin, Paris, Rome. Les grandes puissances causent entre elles avant d'engager la redoutable partie. La toute petite Belgique est absente de ces conversations. Qu'a-telle de commun avec les interéts en jeu P Elle entretient, dira son ministre des afl'aires étrangeres, a la date du I" aout encore, " des rapports excellents avec ses voisins et elle n'a aucune raison pour suspecter leurs intentions." Au Foreign Office de Londres, on est moins rassure'. Cette dépéche numérotée 114 exprime l'inquietude de Sir Edward Grey, lequel annoncc au ministre anglais 2'1 Bruxelles qu'il a " demandé aux gouvernements franeais et allemand si chaeun d'eux etait decide a respecter la neutralité de la Belgique." CelleCi, résolue elle-meme a maintenir eette neutralite', ne s'emeut pas. Elle repose sur la foi d'un traité eontresigne par l'Angleterre, l'Allemagne et la France. Le 3 aout, le gouvernement allemand lui remet une note demandant le libre passage pour ses armees sur son territoire, moyennant quoi l'Allemagne s'engage a maintenir l'intégrité du royaume et de ses possessions. Sinon la Belgique sera traitee en ennemie. Le Roi Albert 3 douze lieures pour repondre. Devant cet ultimatum, il n'hesite pas. ll sait que l‘armee alleniande est une force terrible. Il connait l'Empereur Allemand. ll sait que l'orgueilleux, apres une telle démarche, ne reculera plus. Son trOne est en jeu, plus que son trone : les sept millions d'ames, #quelle eloquence prennent les vulgaires termes de statistiques dam, eertaines Circonstanees If qui lui sont eonfiees : il voit en esprit ce beau pays imlelendalfle : ces cliarbonnages, Ces carrieres, ces usines, Ces filatures. ees ports, eette florissante industrie epanouie dans ees plaines ouvertes qu‘il ne pourra pas préserver. Mais il s'agit d'un traité ou il y a sa signature. vmm anll Repondre (mi 2; l'Allemagne, C‘est trahir ses co-signataires, le Franeais et l'Anglais. C'est manquer a l'engagement pris, se deshonorer, soi et son peuple, et le Roi dit non. Le reste est eonnu. Cet heroisme de la probite, c'est eelui du Regulus antique retournant i1 Carthage et au suppliee pour tenir la parole donnee. Mais e'est aussi eelui du emmnereant qui ne veut pas Etre banqueroutier et qui \‘end tout, maisot, meubles, linge, argenterie pour faire face a ses engagements. C‘est eelui du lils qui se ruine pour payer les dettes de son pere. " A quel prix Ce paete aura-t-il ete tenu. Y avez-vous pense P " demandait M. de BetliniannI'lollweg 21 Sir Edward Coselien. J'entends le Roi Albert repondre: " Ce n'est pas mon all‘aire. ll y a la un eliill‘on de papier, eomme vous dites. l\lon nom est dessus. Cela suflit." 'l‘urenne aussi, comme on lui reproellait 1m jour de remplir une promesse faite a des voleurs: " Je tiens parole a M. de 'l‘urenne," repliqua-t-il. (‘ette fidelite du roi belge et de son peuple avee lui au " ehill‘nn de papier," qu‘elle est simple et qu'elle va loin ! Ce set-.1 l'lmnneur aussi de l'Angleterre de l'avoir comprise et partagee. 11 In s‘agit plus 1.3 d‘une ideologie contestalJle, eomme de saVoir si la Democratic est superieure a la lieodalite ou le Socialisme au Capitalisme, Vaines bille- \'esees a piper le nail Demos. ll s'agit d'un eontrat, et a son propos, de tous les eontrats, d‘un aeLe signe, done de tous les actes signes et, comme 15.: THE BELGIAN 0F TO-MORROW 8.; WILLIAM NICHOLSON |