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Show / C4a , dit-il en entrant fous fon toît de fougère; Faifons, Fanchon , grand feu , grand'chereî Nous fommes riches à jamais, Et nous n'avons qu'à former des fouhaits. Là deflus Blaife lui raconte Le fait dont il s'agit. L'Epoufe vive & prompte Forme fur ce récit mille vades projets. N e gâtons rien par notre impatience, M o n cher ami, dit elle à fon Epoux; Examinons bien entre nous Ce que nous devons faire en pareille occurrence; Remettons à demain notre premier fouhait, Et confultoos notre chevet. C'eft bien penfé, lui répond Blaife , Mais vas tirer du vin derrière ces fagots. A fon retour il but ; & goûtant à fon aife Près d'un grand feu la douceur du repos , Il dit, en s'appuyant fur le dos de fa chaife, Pendant que nous avons une fi bonne braife , Qu'une aune de boudin viendroit bien à propos ! A peine acheva-t-il de prononcer ces mots, Que la f e m m e apperçut, grandement étonnée, U n boudin fort long, qui partant D'un des coins de la cheminée, S'approchoit d'elle en ferpentanr. Mais jugeant que cette aventure Avoit pour caufe le fouhait, Q u e pat fotife toute pure Son h o m m e imprudent avoit fait ; Quand on peut, lui dit elle , obtenir un Empire , D e l'or, des perles, des rubis, Des diamans, de beaux habits, Effc-ce alors du boudin qu'il faut que l'on defire 2 Eh bien ! Fanchon , j'ai tort, j'ai mal place m o n choix , J'ai commis une faute énorme, Je ferai mieux une autre fois. Bon , bon, répond fa f e m m e , attendez-moi fous l'orme 5 Pour faire un tel fouhait, il faut être bien boeuf ! Excédé par ces mots , & bouillant décolère, Blaife penfa tout bas fouhaiter d'être veuf; Et peut-être entre nous ne pouvoit-il mieux faire. Les h o m m e s , difojr-il, pour fouffrirfom bien nés: |