OCR Text |
Show La Vie de vingt an? que nous nous connoiflons ; Je vous jure que ce n'a point été pur un motif d'avarice, mais feulement à caufe que i'avoîs ouy dire que les Médecins ne pardonnent non plus à leurs amis qu'à leiii^ ennemis. Je veux pour tant avant que de mourir, vous faire connoître un trait de ina geneiofité. J'avois deux excellentes Guittares ; j'en ay donné une à un ami de' ma cfeuffntc famine, qui en jouoît fi bien devant el-]p, que fouvent il la faifoit pâmer de plaifir. Et l'autre je l'ay gardée pour nous; elle eft du vieux Vauban, & c'eft tout dire : outre qu'elle diffipoit mes chagrins & mes maux de tête, elle avoit encore le don de charmer la douler que me cau-foient fouvent mes hémorroïdes. Je vous confeille de vous en ferviV au même ufage, & de jouer à vos malades des Meneutets, des Courantes, & des Chaconnes, au lieu de leur ordonner des Purgations, de Clifteres, & des Saignées : Si cela ne les guérit pas, du moins il ne les tuera point. Adieu mon cher amy, allez vous en : car je feray bien ai-fe de partir Cane vôtre ordre. |